En août, l’Allemagne a couvert 11.7% de son électricité par le photovoltaïque, 9.9% par l’éolien et 18.7% par le nucléaire !

August 2015 1

August 2015 Tabelle 1

Sur le site de l’EIKE, l’Institut Européen pour le Climat et l’Énergie, on peut trouver les données statistiques jour par jour pour l’électricité en Allemagne durant le mois d’août. Édifiant !

Parcourons un peu le tableau ci-dessus.

Le parc éolien allemand avec ses quelque 25’000 éoliennes a une puissance-crête installée de 43.1 GWc qui a produit 3.9 TWh en août, soit une puissance effective de 5.3 GW, soit 12.3% du potentiel éolien installé qui a ainsi contribué à 9.9% de la consommation nationale totale de 39.5 TWh.

De son côté, le parc photovoltaïque allemand a une puissance-crête installée de 39.1 GWc qui a produit 4.6 TWh en août, soit une puissance effective de 6.2 GW, soit 15.8% du potentiel photovoltaïque installé qui a ainsi contribué à 11.7% de la consommation totale. Vent et soleil ont donc contribué ensemble pour 21.6% à l’électricité allemande en août.

Outre l’hydraulique et la biomasse, le reste est principalement couvert par les agents fossiles (lignite, anthracite, gaz et mazout, le tout pour plus de 50% !) et par le nucléaire qui, avec une puissance de 10 GW, a assuré 7.4 TWh, soit 18.7%. On trouve ici aussi tous ces détails.

Le tableau donne encore les valeurs maximales et minimales. Le vent, avec 23.5 GW, n’a pas dépassé les 54% de sa puissance installée, et le soleil, avec 24.4 GW, les 62.5% de sa puissance installée.

Le but de l’Energiewende allemande est d’atteindre d’ici à 2050 une part de 80% de l’électricité produite par des sources renouvelables. Actuellement la production annuelle est de 614 TWh pour une consommation de quelque 600 TWh qui devra être ramenée à 500 TWh d’ici à 2050. La part des sources renouvelables est de 26%, soit 161 TWh, celle du nucléaire est de 16%, soit 97 TWh, et celle des agents fossiles (lignite, anthracite, gaz et mazout) est de 54%, soit 329 TWh, auxquels s’ajoutent encore 4% de divers, soit 27 TWh.

En 2050, il y aura donc 400 TWh sur 500 TWh qui devront être couverts par des sources renouvelables. Il faudrait, par exemple, passer des 25’000 éoliennes actuelles à plus de 200’000 nouvelles éoliennes, voire bien davantage… D’ici là se posera encore également la nécessité de tirer plusieurs dizaines de nouvelles lignes électriques de plusieurs centaines de km. Il devra aussi être mis en oeuvre de colossales capacités de stockage, soit à courte échéance journalière (jour/nuit), soit à longue échéance saisonnière (été/hiver), en tenant compte encore des taux de rendement de conversion pour le stockage et le déstockage, et cela quel que soit le genre de stockage mis en oeuvre, ce qui exigera encore plus de sources renouvelables pour couvrir ces pertes de rendement.

Jusqu’à ce jour l’Energiewende a déjà coûté plus de 300 milliards d’euros. On n’ose pas articuler un chiffre en trillions jusqu’à son achèvement.

Il y a encore loin de la coupe aux lèvres…

 

 

 

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3 commentaires pour En août, l’Allemagne a couvert 11.7% de son électricité par le photovoltaïque, 9.9% par l’éolien et 18.7% par le nucléaire !

  1. jdreyer dit :

    Brillant article ! Vraiment convaincant ! Toutefois, il ne faut pas négliger le progrès certain d’installations éoliennes et photovoltaïques plus performantes, à mesure que ces technologies se développent.

    • Christophe de Reyff dit :

      Je suis d’accord qu’il y aura des progrès dans les cellules PV, mais, par contre, peu dans les éoliennes qui sont des machines dont les sollicitations mécaniques sont énormes et qui ne résistent pas plus de 20 à 25 ans.
      En Suisse la densité de puissance pour l’éolien est bien de seulement 2.2 W/m^2, soit quelque 20 kWh/m^2 par an, sauf si la situation climatique devait nous donner un jour plus de vents…
      Concernant le PV, on est un peu mieux loti en Suisse avec 5 à 10 W/m^2. On atteindra 22 W/m^2 avec de futurs modules à 20% de rendement, ce qui implique des cellules PV à plus de 22.5% de rendement. Sur des plans bien inclinés et bien orientés on peut déjà atteindre cette densité avec des modules à seulement 16% de rendement.
      Concernant toute cette thématique, je conseille l’excellent ouvrage de David McKay : « Sustainable Energy – Without the Hot Air » (2008) qui est traduit en français : « L’énergie durable – Pas que du vent ! » (2012).
      On trouve gratuitement en ligne la version anglaise en PDF :
      http://www.withouthotair.com/download.html
      (attention ! tenir encore compte de la liste des errata qui ont été intégrés dans la version française).
      Voir à ce sujet à la p. 41 (54 du fichier PDF) le paragraphe « Mythconceptions » !
      Un autre aspect à considérer est celui du temps de remboursement énergétique et du « ratio énergétique », en allemand « Erntefaktor ».
      Pour le PV, on estime qu’une installation PV (tout compris !) demande de 3 à 6 ans de sa future production d’énergie en énergie grise dans sa fabrication et son installation. Si sa durée de vie est de 25 à 30 ans, le ratio sera compris entre 4 et 10. On admet en moyenne 6 à 8.
      Par contre pour l’éolien, on atteint un ratio de 80 sur 20 ans de durée de vie ! Et de plus, la technologie est bien meilleure marché que le PV.
      En plus, il y a aussi, outre l’énergie grise, à tenir compte de la pollution grise qui est cachée dans la fabrication des cellules et dans l’électronique des éoliennes (silicium purissimum, matériaux rares…). Tout doit être ultimement pondéré.

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