Les chiffres de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), qui sont d’une taille proprement « astronomique », peuvent troubler le lecteur, s’il manque d’éléments de comparaison et s’il est peu habitué aux trillions (milliers de milliards) de dollars, ou de watts, soit aux milliers de gigawatts (GW), ou aux milliers de milliards de kWh, soit aux milliers de térawattheures (TWh). La fin de l’analyse nous étonne, qui conclue hâtivement que ces chiffres « n’ont rien d’extraordinaire », voire ?Illustration : les investissements mondiaux cumulés d’ici à 2050 pour le seul domaine de la production d’électricité pour couvrir entre 40’000 et 49’000 TWh en 2050 (22’100 en 2011), seraient de 40 trillions de dollars, soit une dépense soutenue de près de mille milliards par an, une bagatelle ! Prenons deux technologies d’avenir : pour parvenir au parc éolien correspondant au scénario +2 °C, le plus exigeant de l’AIE (production attendue de 7’300 TWh en 2050, contre 438 TWh en 2011), il faudrait installer 2’700 GWc ou milliards de watts crête, soit 80 GWc nouveaux par an, soit 16’000 grandes turbines de 5 millions de watts crête par an ; pour le parc solaire (production attendue de 6’700 TWh en 2050, contre 63 TWh en 2011), il faudrait installer 3’400 GWc, soit 92 GWc nouveaux par an, soit une surface de 600 km² de nouveaux modules par an !
En conclusion et en lisant bien les trois scénarios chiffrés de l’AIE, on voit que le plus exigeant, celui avec +2 °C d’accroissement de température, donne, comme première technologie de production en 2050, l’éolien (7’300 TWh, 18.1%), suivi de l’hydroélectricité (7’200, 17.9%), puis du nucléaire (6’800, 16.9%), puis du solaire (6’700, 16.6%) en 4e position (encore en 5e position en 2040 avec 4’100 TWh, 11.3%), contrairement au titre du Temps.