
La demande électrique de base en Suisse est de 5 GW, assurée par nos centrales hydroélectriques au fil de l’eau et par nos centrales nucléaires; la consommation annuelle brute du pays (pertes comprises) est de 64’000 GWh, dont près de 35’000 GWh durant le semestre d’hiver ; c’est une demande difficile à couvrir en hiver durant lequel la Suisse a constamment un solde importateur net. Près de 44’000 GWh sont du courant de base (18’000 GWh hydrauliques et 26’000 GWh nucléaires) qu’il faut produire nuit et jour, dont 22’000 GWh en hiver, 14’000 GWh étant fournis par nos centrales nucléaires. Si ces dernières disparaissaient sans être remplacées, il faudrait soit disposer d’une capacité énorme pour stocker un surplus de production estivale, soit importer. Mme Leuthard le dit crânement : « Mais ce n’est pas une catastrophe, car nous pouvons importer de l’électricité en hiver ». Encore faut-il qu’à l’avenir nos voisins aient toujours un excès de production hivernale d’électricité et qu’ils veuillent nous le vendre à bon prix, choses loin d’être garanties, même en cas d’accord sur l’électricité avec l’UE.
Notre ministre se dit « assez optimiste pour les centrales de pompage-turbinage, comme Nant de Dranse ». Celle-ci, d’une puissance de 0,9 GW, permet de pomper et de stocker 3’100 GWh et de restituer 2’500 GWh répartis sur 2’800 heures de pointe. Il faudrait se payer six de ces installations pour assurer l’hiver à partir d’un hypothétique excès de production estivale de 18’000 GWh solaires et éoliens à stocker. Qui va financer ça ? Pas un mot à ce sujet !