Lettre Géopolitique de l’Électricité : Mail aux lecteurs.⁩

Nous publions bien volontiers ce courriel adressé le 18 septembre 2017 à ses lecteurs par Lionel Taccoen, Directeur de la

Lettre Géopolitique de l’Électricité

Mail aux lecteurs.⁩

Chers Amis lecteurs,

Du fait des spécificités de l’électricité, nous pensions que, dans le cadre de la géopolitique de l’énergie, il existait une place pour un champ d’études sur la géopolitique de l’électricité. C’est pourquoi nous avons créé la Lettre du même nom. Nous ne sommes pas seuls de cet avis, puisque vos demandes de réception nous amènent désormais à une diffusion de plus de six cents exemplaires.

Nous bénéficions d’une révolution peu connue : l’apparition et/ou le développement des instituts statistiques nationaux et internationaux. Certes quelques pays sont débutants dans ce domaine et une vigilance est nécessaire, mais des études, impensables il y a encore quinze ans, deviennent possibles. En outre, les données de l’Agence Internationale de l’Énergie et de la Banque Mondiale, pour ne citer que ces organismes, sont de plus en plus riches. Il faut faire une place à part à l’Institut Statistique Européen, Eurostat, à l’apport désormais incontournable.

La première impression que nous retirons de nos études est que le monde de l’an 2000 s’éloigne à grand pas. Solaire et éolien se développent rapidement. Désormais la Chine produit plus d’électricité que les États-Unis. L’Iran dépasse certains pays européens comme l’Italie. La Chine a plus d’importance pour le développement de l’électricité africaine que l’Europe et les États-Unis réunis.

La géopolitique de l’électricité étant une discipline nouvelle, les études correspondantes dévoilent souvent des aspects fort peu connus. Ainsi notre étude sur l’Iran a montré que ce pays avait tenté de contourner les mesures d’embargo par une politique de vente de courant à ses voisins, un fait généralement ignoré. Parmi ses exportations, on note des fournitures régulières d’électricité à l’Afghanistan, probablement payées in fine par l’administration américaine, par ailleurs gardienne implacable du blocus économique infligé à Téhéran !

Aussi surprenante fut notre étude sur la politique européenne concernant le réchauffement climatique : un communiqué de la Commission Européenne  prévint, quelques jours avant l’ouverture de la Conférence de Paris sur le Climat (COP21), que l’Union Européenne n’atteindrait pas, et de loin, son objectif de réduction de gaz à effet de serre, sauf à « modifier fondamentalement » sa politique énergétique. Or l’Union Européenne se veut être le leader mondial de la lutte contre le réchauffement climatique et, par là, doit honorer ses promesses. Eurostat fournit une mesure des émissions de gaz à effet de serre par unité d’énergie consommée, un instrument incomparable pour suivre les progrès de la lutte contre le réchauffement climatique. Effectivement le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre par unité d’énergie ralentit fortement. La Commission a eu raison d’avertir que l’Europe n’atteindrait pas les objectifs annoncés, sans « modification fondamentale » de la politique menée.

Le problème est que le développement considérable des énergies renouvelables aurait dû accélérer la baisse des émissions. La Commission Européenne ne propose aucune explication. Notre étude montre que les énergies renouvelables à haute dose modifient profondément les secteurs énergétique et électrique. Tous les acteurs, producteurs, consommateurs, régulateurs et pouvoirs politiques réagissent. Or l’introduction massive des renouvelables est programmée sans marché réel du carbone, c’est à dire sans incitation notable à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les différents acteurs réagissent dans tous les sens. Eurostat montre un résultat aberrant : la baisse des émissions par unité d’énergie était plus rapide avant le développement des renouvelables qu’elle ne l’est après. Le problème aujourd’hui est que la Commission européenne a proposé une modification de la politique énergétique qui n’établit toujours pas un véritable marché du carbone. Elle n’utilise pas comme instrument de pilotage les données d’Eurostat mesurant la quantité d’émissions par unité d’énergie, qui est le véritable indicateur des progrès de la lutte pour le climat. Cela est incompréhensible.

Chers Amis lecteurs,

nous vous remercions de nous avoir accordé une telle diffusion, comparable aux autres revues de l’énergie. Certes, nous sommes gratuits, mais qui paye de ses propres deniers les autres publications ? Dès cette rentrée, nous modifierons notre présentation et compléterons nos envois mensuels par des notes brèves lorsque nous estimerons que l’actualité rend cela souhaitable.

Très sincèrement,

Lionel Taccoen,

Directeur de la Lettre « Géopolitique de l’Électricité »

 

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