ClubEnergie2051 relaie le communiqué de presse publié par le collectif scientifique STA à propos de la fermeture le 22 février de la centrale nucléaire de Fessenheim. Nous partageons l’indignation exprimée pour cette fermeture par STA qui dénonce « Un gâchis industriel et un non-sens écologique »
Un gâchis industriel et un non-sens écologique
La fermeture prématurée de Fessenheim, dont le niveau de sûreté a été salué par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) parmi les meilleurs du parc, entraîne un gâchis de plusieurs milliards d’euros et va, de plus, à l’encontre des engagements pris en matière de lutte contre le réchauffement climatique. C’est un préjudice majeur pour la Nation, qu’aucun arrangement politicien et électoraliste ne peut justifier.
L’ancien Haut Commissaire à l’énergie atomique, Y. Brechet, a stigmatisé cette fermeture en ces termes :
“On nous dit qu’on est dans une maison en flamme et on ferme Fessenheim dont l’ASN garantit la sûreté et qui est amortie… Vous appelleriez comment quelqu’un qui, dans un incendie, jetterait par la fenêtre des extincteurs qu’il a déjà payé et dont il vient de vérifier le bon fonctionnement ?! »
La fermeture hautement symbolique de Fessenheim est en effet contraire à l’intérêt économique d’EDF et des consommateurs, pénalise l’ensemble de l’économie régionale et l’emploi, aggrave notre empreinte carbone et met en péril notre sécurité d’approvisionnement. Cette décision est d’autant plus condamnable qu’au même moment le gouvernement envisage de retarder à 2026 l’arrêt des centrales à charbon, et que l’Autorité de sûreté américaine a récemment approuvé l’extension à 80 ans des licences de fonctionnement de réacteurs semblables à Fessenheim.
Le collectif Science Technologies Actions (STA) qui est un groupe d’action pour la promotion des sciences et des technologies, dénonce solennellement cette décision irrationnelle et appelle ses adhérents et sympathisants à participer à la manifestation qui aura lieu devant la centrale de Fessenheim ce 22 février.
À propos de STA
Groupe d’action pour la promotion des sciences et des technologies , composé de salariés du secteur public, privé ou indépendants, chercheurs, ingénieurs, techniciens, médecins, enseignants, agriculteurs et autres citoyens consternés par la marginalisation de la science et les attaques incessantes contre les technologies innovantes, nous entendons faire entendre la voix de la raison, de l’approche scientifique et du progrès, notamment auprès des décideurs politiques et des médias.
Pour plus d’informations, lisez notre texte fondateur dans les Echos https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301365835535-ne-renoncons-pas-a-la-science-2158070.php
Contact : sciencetechaction@gmail.com
Web : https://sciencetechaction.tumblr.com
Ce communiqué de presse : https://sciencetechaction.tumblr.com/post/190927251415/un-g%C3%A2chis-industriel-et-un-non-sens-%C3%A9cologique
Pour la petite histoire…
La Suisse (le consortium Alpiq, Axpo, BKW) importait par contrat 15% de la production de chacune des deux tranches de Fessenheim, soit env. 1700 GWh/an. Le contrat a été résilié fin 2017, à cause de l’arrêt programmé de la centrale. Cet arrêt est une décision politique, prise par François Hollande dès son arrivée à l’Élysée en 2012, en vertu de l’accord passé entre les écologistes et les socialistes. Décision qui n’a pas été remise en cause par son successeur, Emmanuel Macron, en 2017. Pourtant « Fessenheim reste un bon site, tant en termes de sûreté que de performance », rappelait Bernard Doroszczuk, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en janvier.
Peu après Mühleberg en Suisse, l’arrêt définitif de Fessenheim est une monumentale erreur. Ce ne sont pas les coûteuses et inutiles éoliennes qui vont compenser cette production sûre, compatible avec nos stratégies énergétiques les plus sévères.
Merci à Jean-François Dupont pour ce communiqué de presse