Quel nucléaire pour 2040 ?

J-B. Jeanneret

Une production de CO2 trop élevée, responsable du réchauffement climatique, demande une réduction de la consommation de matière fossile. Occulté depuis dix ans, l’usage de l’énergie nucléaire pour une production électrique sans émission de CO2 redevient d’actualité. Initiée par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la proposition d’intégrer le nucléaire à la panoplie des sources d’énergie décarbonées est reprise depuis peu par le GIEC. Plusieurs pays ont déjà décidé de construire de nouveaux réacteurs. Tout récemment, la France s’est engagée dans une relance massive de son industrie nucléaire pour une construction en série. Et l’Union Européenne, longtemps opposée, a changé de cap au début de cette année 2022, en intégrant le nucléaire à sa «taxonomie verte», qui offre des facilités d’accès au financement pour les industries qui y sont inscrites.

Dans ce contexte qui offre des opportunités financières, il n’est pas étonnant de voir émerger beaucoup de projets de nouveaux réacteurs, dont une partie ne semble pas avoir dépassé le stade d’idées à peine ébauchées. D’autres proposition reprennent d’anciens projets, parfois abandonnés pour de bonnes raisons. Presque tous disent proposer mieux, ou beaucoup mieux, que ce qui se fait à présent.

Pour recentrer le sujet, mieux vaut lire une synthèse qui explique quels critères font une bonne technologie. Notre collègue Bruno Pellaud, ancien directeur-général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a publié en 2012 un livre dont le titre Nucléaires: relançons le débat (Ed. Favre, Lausanne) avait 10 ans d’avance. Lisible sans connaissances techniques, le livre éclaire beaucoup d’aspects. Il est toujours disponible en librairie.

L’auteur nous a permis de reproduire ici le chapitre 7, « Le thorium et les technologies nucléaires de demain ».

B. Pellaud nous montre que les premiers critères à considérer sont la sécurité et le coût économique. Les deux sont obtenus avec de grandes séries de production bénéficiant de l’accumulation d’expériences et d’améliorations continues. A ce titre, la machine compte plus que le combustible. Plusieurs types de réacteurs acceptent indifféremment de l’uranium ou du thorium. Ce dernier qui présente des avantages et des inconvénients est aussi plus cher que l’uranium. Quatre fois plus abondant que l’uranium, il a surtout un potentiel à très long terme.

En complément, on peut visionner une conférence sur les nouvelles études de réacteurs au thorium organisée par L’Association belge « 100 TWh », donnée par un auteur très pédagogue :
 
https://youtu.be/4BGrM-1Nnxc

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