La transition énergétique allemande — L’Allemagne, exemple pour le monde ?

Géopolitique de l’énergie publie ce 20 février 2017 une nouvelle étude sur l’Energiewende allemande faisant suite à celle du 30 janvier que nous avions publiée ci-dessous le 5 février. Édifiant ! En voici quelques extraits.

Eolienne_offshore

Le tournant énergétique allemand se caractérise par une focalisation sur l’électricité, par l’expansion privilégiée du solaire et de l’éolien et par une volonté d’une production décentralisée, dont le nucléaire est le contraire absolu.

Qu’arrive-t-il à la transition énergétique allemande ? Nommée Energiewende, elle réserve l’essentiel de ses investissements aux énergies solaire et éolienne et veut promouvoir la production d’énergie décentralisée. Ainsi les producteurs d’électricité sont passés de quelques dizaines à plusieurs millions. Elle se veut un modèle pour le monde.

Depuis 2012, est publié tous les ans par Climate Action Network Europe (Greenpeace, WWF,…), un indice mesurant les efforts des différentes nations concernant la lutte contre le réchauffement climatique : l’Indice de Performance Climatique. L’Indice 2017 décrit une Allemagne qui dégringole de sept places. L’hebdomadaire Die Zeit constate : «L’Inde fait mieux que nous », et la Frankfurter Allgemeine Zeitung ajoute : « Nous sommes derrière l’Égypte et l’Indonésie ». Le secteur énergétique allemand après plus de dix ans d’Energiewende émet autant de gaz à effet de serre pour une consommation donnée en 2016 qu’en 2005. Le Gouvernement prévient que les objectifs de baisse d’émissions ne seront peut-être pas tenus. Un euphémisme.

Cela pour un prix exorbitant. La facture de l’Energiewende de 2016 à 2030 s’annonce au minimum double de celle de 2000 à 2015, et les prix de l’électricité, parmi les plus chers d’Europe, ont repris leur ascension. Début 2017, la Cour Fédérale des Comptes constate que le Gouvernement n’a aucune vue d’ensemble des coûts actuels et futurs de l’Energiewende.

Deutsche Welle (l’audiovisuel public allemand pour l’international) constate : «L’Allemagne dans sa lutte contre le réchauffement climatique a fait un pas en arrière ». La Cour des Comptes avait précisé : dans le brouillard.

La période correspondant à l’Energiewende se révèle catastrophique pour la lutte contre le réchauffement climatique. Non seulement, la baisse des émissions de gaz à effet de serre rapportée à la consommation ne s’est pas accélérée, mais elle a été stoppée. La raison est une double focalisation, sur un secteur électrique, et à l’intérieur de celui-ci sur le solaire et l’éolien, dont l’apport, rapporté à la consommation totale d’énergie, se révèle trop faible.
En conséquence, comme l’a annoncé le gouvernement allemand, le pays risque de ne pas tenir ses engagements, ce qui est un euphémisme. Les objectifs ne seront pas tenus. D’où la dégringolade dans le classement international (Indice de Performance Climatique).

Le coût de la transition énergétique allemande devient extravagant, mais reste incontrôlé. L’Allemagne a mis son industrie à l’abri : celle-ci a reçu en 2016, 3,4 milliards d’euros d’aides publiques sous forme de dégrèvements de taxes finançant les renouvelables. Ces aides « qui soulagent du coût de la transition énergétique » augmentent chaque année et « vont continuer ». Elles sont probablement indispensables à la survie de l’Energiewende. En effet, les Allemands mettent l’industrie au-dessus de tout… et peut-être au-dessus du solaire !

L’Allemagne est à la traîne dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle n’est pas un modèle.

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