Débats dans Le Temps

M. Michel de Rougemont a suscité à ce jour déjà 5 lettres de lecteur dans Le Temps, à la suite à son article intitulé « Non, je ne suis pas climato-sceptique, mais climato-hérétique », publié dans Le Temps du 20 octobre 2015.

On trouve sur son site Internet les publications en question avec ses propres commentaires …

Une première lettre de lecteur a paru le 21 octobre sous la plume de M. Jean-Claude Keller, physicien, sous le titre « Réponse aux climato-hérétiques », suivie le 28 octobre par une philippique du Pr Martin Beniston, sous le titre « Un ton insultant pour la science ». Le 2 novembre deux autres lettres de lecteur ont été publiées, dont celle de M. François de Vargas, intitulée « Principe de précaution » et une lettre d’approbation de M. François de Montmollin, sous le titre « Climato-agnostique ». Enfin ce 4 novembre, le Pr Philippe Thalmann tire à boulets rouges sous le titre « Nuisances climato-sceptiques » …

« S’il n’entretenait pas un courrier des lecteurs, un journal en perdrait beaucoup. Je ne cesse de m’amuser des suites que mon article présentant mon hérésie climatique entraîne.

Cette fois-ci la critique est plus générale et totalement totalitariste : les climato-sceptiques font (sont ?) des nuisances et les médias ne devraient pas leur donner accès à publication.

Pourtant l’hérésie que je représente n’est pas du scepticisme, c’est de l’opposition.

Alors tout professeur, même à l’EPFL, quoique sans formation scientifique ou technique, spécialiste entre autres de  « l’économie du climat et de l’économie du développement durable » (sic), devrait saluer cette opposition et s’ouvrir au débat.
Ce n’est hélas pas son propos dans Le Temps d’aujourd’hui 4 novembre 2015 en page intitulée « Débats » :

 « Les médias n’osent pas refuser toutes les nombreuses contributions dont les inondent les climato-sceptiques. C’est bien dommage, car elles sèment le doute sur la science et retardent la prise de mesures urgentes. Les scientifiques se fatiguent à répondre toujours aux mêmes arguments simplistes, tout en sachant que c’est inutile, les climato-sceptiques ne s’intéressent pas aux faits, ils veulent juste semer le doute. S’ils ont réussi, et que vous avez pensé, en lisant un de leurs billets, « Ah mais tiens, c’est peut-être vrai », je vous invite à consulter l’un des sites web très pédagogiques qui réfutent ces arguments.

Par exemple, la note de l’Académie suisse des sciences : (http://proclimweb.scnat.ch/portal/ressources/1502.pdf ). Pour les germanophones : http://klimafakten.de/, pour les anglophones : http://www.skepticalscience.com (il y en a aussi une traduction française). Des références à garder sous la main. Peut-être que les journaux devraient indiquer ces références chaque fois qu’ils publient le billet d’un climato-sceptique, un peu comme le  « Fumer tue » sur les paquets de cigarettes. »

On saluera cette position toute ouverte à la liberté de parole, ainsi que la critique, originale celle-là, que les médias n’osent pas refuser des contributions climato-sceptiques qui les inonderaient. Les pauvres médias incapables de discernement, chacun les accuse de ne servir que les autres ! Et je prends le pari que les articles soulignant le climato-alarmisme sont en énorme majorité : une chope de bière à qui me démontrera le contraire !

Mais pour un tel humaniste un article non conforme à son catéchisme est vraisembla-blement un article de trop.

Non, mon hérésie ne sème pas le doute sur la science. Ce que je conteste c’est l’emploi monstrueux de modèles invalides pour faire des oracles catastrophistes, ce qui n’est ni scientifique ni honnête.

Les sites d’informations dont les liens sont indiqués dansent tous autour de cette équivoque : si la science a des méthodes justes, alors les modèles sont corrects. C’est donner un air de sainteté à ces modèles alors que la tâche même de l’ingénieur qui est formé à l’EPFL est de confronter ses calculs à la réalité, et non de refuser la réalité si elle ne se conforme pas aux calculs.

Refuser la réalité au nom d’une théorie est l’attitude de trop d’adeptes des sciences dites humaines et sociales, méthode qui envahit maintenant le terrain de la science et de la technique. Cela s’appelle aussi « hysterische Wissenschaft » dont le professeur Thalmann semble être un digne représentant.

En fait, ces sites qui se prétendent pédagogiques ne sont rien d’autre que de la propa-gande. Même si, comme dans toutes les pubs, on peut aussi y lire des informations valables, encore faut-il savoir en faire une lecture critique, ce qui est difficile si l’on n’a pas de culture scientifique ou technique. C’est d’ailleurs une tactique efficace de l’enfumage que de livrer des tonnes de détails pour ne pas aborder les questions qui dérangent.

Ces sites internet se ressemblent tellement que l’on pourrait presque croire qu’un Komintern en organise les publications, Propagandastaffel d’époques qu’on espérait révolues. Mais non, non, je ne suis en rien adepte des théories du complot. La bêtise humaine et l’esprit de meute suffisent.

Argument massue : « [les contributions climato-sceptiques] sèment le doute sur la science et retardent la prise de mesures urgentes. »

Il y a là un ton moralisant ou scandalisé, ce qui revient au même.
N’étant pas moi-même climato-sceptique, je me réjouis pourtant que le doute soit semé et que des mesures futiles, ruineuses et injustes soient renvoyées aux calendes grecques. »

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2 commentaires pour Débats dans Le Temps

  1. C’est bizarre, depuis le 8 novembre 2015, personne n’a pris contact avec moi pour discuter entre gentlemen ! Que dois-je en déduire … essayez de deviner … vous avez dit bizarre … comme c’est bizarre … ou bien à y réfléchir, bizarre pas tant que ça !!

  2. Bonjour,
    Je suis ce certain Jean-Claude Keller dont les arguments sont à côté de la plaque, aux dires de M. Michel de Rougemont ! Les questions les plus intéressantes dans ce débat sont du domaine de la gestion des risques, plus que du domaine de la science pure et dure ! Et peut-être que nous pourrions nous rejoindre sur cette affirmation ?
    En pensant à mes 4 petits-enfants et à l’ampleur des risques liés à la vitesse à laquelle le taux de CO2 dans l’atmosphère augmente (et là la science a des choses à nous apprendre, moins avec les programmes informatiques qu’avec l’étude du passé du climat – voir ce que j’ai écrit à ce sujet dans mon livre sur les risques inhérents à la vitesse du changement), je considère que je dois réfléchir aux conséquences de mes actions de consommateur. Libre à chacun d’assumer ou pas en fonction de ses croyances, personnellement j’essaie de faire le maximum pour diminuer fortement mon empreinte carbone. J’essaie aussi d’en parler autour de moi, d’écouter les personnes qui me contredisent et de confronter leurs dires avec la connaissance scientifique actuelle.
    J’ai 65 ans de différence d’âge avec mon dernier petit-fils, il aura mon âge en 2080 et ses éventuels petits-enfants auront mon âge en 2145 ! C’est en pensant à eux que j’agis aujourd’hui.
    Sachez aussi que je ne vais plus continuer d’intervenir sur ce blog ou celui de M. Michel de Rougemont. Si suite il doit y avoir, je n’ai qu’un seul souhait : toutes celles et tous ceux qui veulent échanger sérieusement avec moi peuvent tout simplement prendre contact pour un échange d’idées entre « gentlemen »
    ( jean-claude.keller@citycable.ch ).

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