La « Stratégie énergétique 2050 » est hors de prix

Mise à jour 02/03/2017

Par Bruno Pellaud

ClubEnergie.2051

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Le 19 décembre 2016, dans le cadre d’une conférence de presse à Berne, le Professeur émérite Silvio Borner a mis en évidence les conséquences écono- miques négatives de la Stratégie énergétique 2050 pour la Suisse.

De son côté, citant l’exemple de l’Allemagne, l’ancienne Conseillère aux États libérale-radicale Vreni Spoerry (ZH) a prouvé qu’un soi-disant « tournant énergétique », développé en théorie et imposé par l’État, n’obtient jamais le succès escompté. Son principal effet est de provoquer des coûts énormes pour les consommateurs et les contribuables.

Ensuite, le Conseiller national libéral-radical Bruno Pezzatti (ZG) a relevé que la Stratégie énergétique 2050 dépasse largement le cadre de l’électricité et englobe la totalité de l’approvisionnement énergétique que le Conseil fédéral et la majorité du Parlement veulent, dans une large mesure, étatiser et règle- menter. La nouvelle loi sur l’énergie (LEne) − telle qu’adoptée par le Parle- ment le 30 septembre 2016 et maintenant soumise au référendum le 21 mai 2017 − stipule en son article 3 que la consommation énergétique moyenne par personne et par année doit baisser de 43% d’ici à 2035 (16% d’ici à 2020 et même 54% d’ici à 2050) par rapport au niveau de l’an 2000. La réalisation de cet objectif passerait par un renchérissement massif de l’huile de chauffage, de l’essence, du diesel et du gaz. Quant à la consommation électrique moyen- ne par personne et par année, elle doit baisser de 13% d’ici à 2035 (3% d’ici à 2020 et même 18% d’ici à 2050) par rapport au niveau de l’an 2000. Pour nombre de citoyennes et de citoyens critiques, il est évident que ces objectifs irréalistes ne pourraient être atteints que par des interventions massives de l’État qui menaceraient les processus économiques et la sécurité de l’approvi- sionnement.

Plus de redevances, plus d’impôts, plus d’interdictions

La hausse des prix de l’énergie et de l’électricité accélérerait la désindustriali- sation et les délocalisations de sites de production à l’étranger, alors que les mauvais investissements déclenchés par les taxes d’incitation, voire des obli- gations et des interdictions, empêcheraient des investissements utiles dans des activités productives et novatrices. Le Professeur Silvio Borner a aussi con testé la déclaration de la Conseillère fédérale Doris Leuthard selon la- quelle le système incitatif en matière climatique et énergétique n’aurait pas d’incidences sur le coût global parce que le produit des taxes d’incitation se- rait rétrocédé complètement à l’économie et à la population. Les taxes d’inci- tation sont, hélas ! le plus souvent transformées tôt ou tard en impôts finan- çant des subventions, a rappelé le scientifique bâlois. Dans le cas présent, cette transformation est même programmée d’avance, car les énergies renou- velables ne sont pas viables économiquement sans subventions. Enfin, les taxes d’incitation provoquent de toute manière des distorsions des prix au détriment des activités consommant beaucoup d’énergie – que leur produit soit remboursé ou non !

L’exemple négatif de l’Allemagne

Il est probable que toute cette opération coûtera beaucoup plus cher que ten- tent de nous le faire croire les partisans de la Stratégie énergétique 2050. L’exemple de l’Allemagne montre en effet que ledit « tournant énergétique » (Energiewende), planifié par l’État, est extrêmement onéreux, mais n’a pas les effets positifs annoncés. Alors que les politiciens allemands avaient parlé d’un prix d’un euro par ménage et par mois pour leur tournant énergétique, le seul encouragement des énergies renouvelables coûte cette année 50 euros par ménage et par mois !

Voici le bilan intermédiaire du tournant énergétique allemand : jusqu’en 2016 le seul encouragement des énergies renouvelables a déjà coûté 500 mil- liards d’euros. En reportant ce chiffre à la Suisse, dont l’économie est dix fois plus petite, on obtient un montant de 50 milliards de francs uniquement pour la promotion des énergies renouvelables. Or, le résultat de l’opération en Allemagne est modeste, voire nul : les émissions de CO2 n’ont guère baissé (l’Allemagne est passée en dessous de 10 t par personne et par an depuis 2014, soit 9,6 t en 2015, alors que la Suisse est passée en dessous de 5 t depuis 2014, soit 4,8 t en 2015) ; les objectifs de protection du climat ont été ratés et le nombre d’interventions onéreuses pour sauvegarder le fonctionnement du réseau électrique a massivement augmenté.

Quelles leçons la Suisse a-t-elle tirées des erreurs commises en Allemagne ?

Malheureusement aucune. Nul besoin d’être prophète pour prédire ce que nous apportera la version suisse du « tournant énergétique » : des coûts énor- mes, des subventions insensées, une menace sur la sécurité de l’approvision- nement et une plus grande dépendance de l’étranger.

Voilà pourquoi il faut tout faire dès à présent pour gagner le référendum, en votant NON à cette Stratégie énergétique 2050, car c’est le seul moyen que le Peuple a de se prononcer sur cette transformation non seulement de notre système énergétique, mais de toute la société.

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Le Peuple aura le dernier mot le 21 mai 2017.

Bruno Pellaud

ClubEnergie.2051

 

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3 commentaires pour La « Stratégie énergétique 2050 » est hors de prix

  1. Ping : Stratégie Energétique 2050 : une étude de plus le confirme, elle est « non faisable » | clubenergie2051.ch

  2. Ping : ClubEnergie2051.ch recommande de voter non à la Stratégie 2051 le 21 mai 2017. Les arguments en bref. | clubenergie2051.ch

  3. Durussel André dit :

    Vives félicitations à M. Bruno Pellaud (ancien cadre de l’AIEA à Vienne) pour cet excellent article qui, sans inonder de chiffres le lecteur, montre clairement les enjeux pervers de cette Stratégie énergétique 2050 !
    Le Peuple suisse, surtout de langue alémanique, va signer massivement ce référendum, mais j’espère aussi que les francophones suivront mieux que le 27 novembre 2016…

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