Nous publions ici une traduction du texte de Monsieur Ulrich Fischer, ancien conseiller national, Seengen, publié le 1er juillet comme lettre de lecteur dans l’Argauer Zeitung et repris comme contribution invitée par le Réseau Carnot Cournot (CCN).

Gouverner c’est prévoir, la Suisse n’a pas respecté ce principe politique à la fin du siècle dernier, lorsque, dans les années 80 et 90, elle a renoncé à poursuivre l’approvisionnement en électricité presque totalement autonome de notre pays avec la construction de nouvelles centrales nucléaires. La crise actuelle de l’offre est désormais le résultat de cette politique.

Mais une erreur est vraiment une erreur si on la répète

Par exemple, l’interdiction de l’énergie nucléaire légalement introduite et maintenue dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050 est ce genre d’erreur répétée, même si les soi-disant « recettes » officielles pour l’approvisionnement futur en électricité sont totalement inadéquates. Comment remplacer la part de 35% de l’énergie nucléaire – et cela sans omettre de considérer la croissance attendue de la consommation –, par les énergies dites alternatives, qui, toutes ensemble, contribuent à ce jour à peine à 5% et dont l’expansion se heurte partout à des obstacles majeurs (et qui ne garantiront jamais l’indispensable approvisionnement en ruban, note de CR) ?

Par conséquent, au moment où les centrales nucléaires existantes devront être mises hors service en raison de leur âge, il devrait être possible de les remplacer par la dernière génération, pourvue de sécurité dite « intrinsèque ». Compte tenu de l’augmentation de la population et de l’inévitable consommation supplémentaire totale, mais aussi par habitant, celles-ci seront nécessaires, même si la production d’électricité par le soleil et le vent peut être considérablement augmentée d’ici là. Les derniers développements montrent clairement ce que le pétrole et le gaz peuvent indiquer comme possibles alternatives aux émission de CO2. C’est pourquoi l’interdiction de l’énergie nucléaire devrait maintenant être levée dès que possible afin de rouvrir la voie à la future utilisation de l’énergie nucléaire.

Ulrich Fischer, ancien conseiller national, Seengen