L’écologie, une bonne intuition qui a mal tourné.

C’était le titre d’une chronique publiée le 4 avril 1988 dans la Suisse sous la signature de Claude Monnier : https://clubenergie2051.files.wordpress.com/2019/05/claude-monnier-lc3a9cologie-une-bonne-intuition-qui-a-mal-tournc3a9-la-suisse-4-04-83.pdf

Nous l’avions évoqué, avec d’autres témoignages allant dans le même sens dans un article de 2019  https://clubenergie2051.ch/2019/05/11/lecologie-politique-des-critiques-severes/

L’écologie continue à mal tourner. De même qu’on distingue astronomie et astrologie, il faudrait disposer de deux termes différents pour distinguer l’écologie comme science du vivant et l’écologie comme doctrine politique. L’objet du présent article est de signaler quelques lectures récentes qui approfondissent cette distinction à propos de la politique énergétique.

Des articles qui soulignent en particulier que l’écologie politique est devenue une idéologie abondamment relayée par beaucoup de médias et d’influenceurs, mais une idéologie qui devient une menace sur l’évolution de notre prospérité, tant l’énergie a une influence directe sur notre niveau et qualité de vie. 

Philippe Herlin.

Il est économiste et essayiste. Il a un site Internet www.philippeherlin.com  et un blog www.philippeherlin.fr Ce qu’il dit :

« … il faut aussi prendre la mesure des effets politiques de ces choix, fondés sur un discours systématiquement catastrophiste et une intolérance inquiétante. La transition énergétique comme impératif catégorique aboutit à ce que nous appelons la cancel economy, c’est-à-dire la casse de l’appareil industriel européen et le rejet de ce qui a fait la puissance de l’Occident (progrès scientifique, recherche, applications industrielles, etc…)

Cet extrait est tiré de l’analyse qu’il vient de publier pour l’Institut Thomas More « Cancel economy · Pourquoi la transition énergétique est une catastrophe économique ».

Bernard Durand.

Ingénieur, chercheur et naturaliste, il est spécialisé dans l’énergie. Il vient de publier un livre intitulé « Lettres à un(e) écologiste sincère » https://www.fr.fnac.ch/a16863256/Bernard-Durand-Lettres-a-un-e-ecologiste-sincere  .

Interviewé par The European Scientist du 10 mai 2022, il déclare :

« Car on le voit bien, il y a une écologie qui est une science, celle des relations des êtres vivants avec leur milieu de vie et avec les autres êtres vivants, et une écologie qui est une philosophie, celle de la défense de la nature contre les agressions de l’homme. Or cette dernière qui est maintenant celle qui a pignon sur rue s’est coupée des sciences tout comme la philosophie l’a fait depuis plus d’un siècle maintenant en Europe. Comme je le dis dans l’introduction de mon dernier ouvrage, cette écologie «philosophique» ne pourra pourtant pas être efficace sans s’être d’abord réconciliée avec les sciences. (…)

L’énergie est la mère de toutes les batailles. Quelle que soit la société que souhaite un écologiste sincère, elle aura besoin d’énergie pour fonctionner. Car sans énergie en quantités suffisantes, il sera impossible de produire les biens et les services qui caractériseront cette société. Bien identifier la nature des sources d’énergie qui nous sont accessibles, la meilleure façon d’y accéder, les quantités réellement disponibles, les interactions de leur production avec l’environnement, leur durabilité, tout cela est un préalable à la définition d’un projet de société écologique ».

Interview complet :   https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/les-ecologistes-politiques-se-servent-des-ecologistes-sinceres-bernard-durand-interview/ 

Samuele Furfari

Il est spécialiste de géopolitique de l’énergie. Il a passé trente-six ans à la Direction générale de l’énergie de la Commission européenne, trois décennies en tant qu’acteur des politiques énergétiques européennes. Il a ainsi écrit les directives sur les renouvelables, l’efficacité énergétique et le Protocole de Kyoto.

Dans une interview récente à The European Scientist https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/si-lue-avait-suivi-le-livre-vert-nous-aurions-peut-etre-pu-eviter-la-guerre-en-ukraine-samuel-furfari-interview/  il déclare : « On a besoin de beaucoup d’énergie dans le monde et dans l’UE, faire croire que nous allons réduire nos consommations d’énergie est un leurre. La population croissante, la récupération du retard économique de plusieurs milliards d’habitants sur terre font que la consommation d’énergie ne peut que croitre et cette croissance se fera avec des énergies nucléaires et fossiles et non pas avec des énergies renouvelables, ces dernières prendront une part secondaire par rapport à tout le reste. Et donc la solution est de croire aux besoins de tous les types d’énergies. (…) Il faut réhabiliter l’électricité nucléaire non pas du bout des lèvres, mais avec enthousiasme pour attirer des jeunes dans ce métier d’avenir. On ne peut laisser l’avenir de la production d’électricité aux Chinois, Russes et Coréens. »

Dans une interview à Emanuel Garessus dans Le Temps du 25 avril 2022 https://www.letemps.ch/opinions/lhomme-bruxelles-na-plus-supporte-lideologie-verte réservé aux abonnés) il déclare que progressivement il n’a plus supporté « la mise à l’écart des experts et la priorité à l’idéologie verte ».

Et en prime une dernière lecture pour compléter :

« L’Europe de l’énergie : victime de la trahison des clercs ? » interview de B. Durand et J.P. Riou à découvrir sur : https://www.europeanscientist.com/fr/energie/leurope-de-lenergie-victime-de-la-trahison-des-clercs-interview-de-b-durand-et-j-p-riou/

Publié sur le site LesObservateurs.ch: https://lesobservateurs.ch/2022/05/13/lecologie-une-bonne-intuition-qui-a-mal-tourne/

JFD / 12-05-2022

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