Il oublie qu’il est impossible de turbiner l’eau de nos lacs durant 8’760 heures par an (365 jours × 24 heures par jour) avec une puissance de 10 GW ! Cela représenterait une énorme quantité d’électricité de 87’600 GWh. La production effective correspond à 1’968 heures par an à pleine puissance. La capacité des bassins de retenue étant de 8’775 GWh, on arrive à l’utiliser un peu plus de deux fois par an. Le potentiel hydraulique de la Suisse ne doit donc pas être identifié à une utilisation à 100% du temps d’une puissance de 14 GW.
Dans sa « Stratégie énergétique 2050 » (SE2050) le Conseil fédéral prévoit une augmentation de la capacité de production hydraulique de 3’200 GWh, soit ~10% de la production actuelle. La future centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance (entre les deux lacs d’Émosson et du Vieux-Émosson) aura une puissance de 0,9 GW et pourra récupérer 2’500 GWh, soit ~78% des 3’200 GWh pompés. On voit que la puissance maximale sera disponible ~2’800 heures par an. En comparaison, le Lac des Dix a une capacité de 400 millions de m³ retenus par le barrage de la Grande-Dixence, permettant une puissance de 2 GW durant ~1’000 heures de pointe (ou de super-pointe) pour produire ~2’000 GWh par an, sur une chute maximale de 1’880 m. Selon la SE2050, la capacité de pompage-turbinage en Suisse, qui est de 1,7 GW, pourra être portée à 4 GW d’ici à 2020, soit une infime partie de la capacité requise pour l’Europe.