La production d’électricité éolienne a atteint un niveau record en 2019

Quelques commentaires :

Avec 146 GWh produits en 2019 par les 37 éoliennes de Suisse, on est en droit de parler de record puisque les chiffres des années passées sont tous inférieurs : 101 en 2014, 110 en 2015, 109 en 2016, 133 en 2017 et 122 en 2018. Les aléas de la météo sont la cause de ces fluctuations.

Pour 2019, ces 146 GWh, soit aussi 0,146 TWh, représentent exactement 0,2% de la production nationale brute d’électricité, donc bien en-dessous des 0,5% mentionnés. Il faut faire la somme des productions annuelles de l’éolien en Suisse depuis 1990 pour arriver à une valeur cumulée qui dépasse tout juste 1 TWh, précisément 1’119 GWh sur 30 ans ! En regard, la demande nationale a été de 61,5 TWh (61’501 GWh) en 2019. Il faut aussi savoir que durant le semestre d’hiver 18/19 la Suisse a dû recourir à une importation nette de 4,5 TWh (4’553 GWh), soit 7,4% de sa consommation annuelle, mais 13,5% de sa consommation hivernale de 33,8 TWh (33’832 GWh). Ce n’est donc ni demain ni après-demain que l’éolien va contribuer à assurer notre autonomie en hiver.

Ce manque hivernal était de 6,7 TWh (6’718 GWh) en 17/18, et même de 9,7 TWh (9’754 GWh) en 16/17, et déjà de 5,0 TWh ( 5’047 GWh) en 15/16. La Commission fédérale de l’électricité (ElCom) vient du reste de mettre en garde contre ce manque hivernal qui pourrait s’aggraver et s’élever prochainement à 10 TWh, du fait de la mobilité électrique croissante, des pompes à chaleur de plus en plus nombreuses, et aussi de l’arrêt de la centrale de Mühleberg (désormais 3 TWh, ou 5%, de perdus annuellement). Cette électricité hivernale ne sera plus automatiquement garantie par l’importation provenant de nos pays voisins qui verront aussi leurs besoin hivernaux croître. Si chacun pense compter sur l’importation en hiver, qui sera l’exportateur ?